Une évaluation positive de l'IA au service d'une Région plus propre

Datetime

Après avoir expérimenté une solution innovante basée sur l’intelligence artificielle pour repérer et classifier les déchets qui jonchent les voiries régionales bruxelloises, Bruxelles-Propreté fait le point sur les enseignements de cette expérience. Pour rappel, le projet CortexIA testait une technologie qui vise à améliorer la propreté urbaine en objectivant la situation et en favorisant une meilleure répartition des ressources de nettoiement. Les premiers résultats sont encourageants et l’Agence a décidé de poursuivre l’évaluation de cette technologie avec une deuxième phase à laquelle deux à quatre communes seront invitées à participer dans les prochains mois.

En mars 2024, 4 bennes à ordures ménagères servant quasi quotidiennement à la vidange des corbeilles publiques, ont été équipées de caméras et d’ordinateurs embarqués pour mesurer l’état de propreté d’un grand nombre de voiries (337 kilomètres de voiries régionales traversant 10 communes différentes). ​ ​

Le dispositif monté sur ces véhicules a été développé par CortexIA, une start-up suisse qui a déjà fourni cette solution à plusieurs villes européennes. Concrètement, l’outil utilise l’intelligence artificielle pour repérer, comptabiliser et classifier les déchets qui jonchent la voirie en ce compris les trottoirs.

Ainsi, pendant 6 mois, les caméras ont identifié les déchets les plus souvent rencontrés sur le territoire bruxellois (mégots de cigarettes, papiers et plastiques, canettes, déjection canine, verre, …) et les ont liés à des lieux cartographiés ainsi qu’à des périodes.

Sur cette carte, un Clean City Index (CCI) établit une échelle allant de 0 à 5. Le CCI fait ressortir des codes couleurs en fonction de l’état de propreté des axes parcourus par les 4 camions. Vert pour une artère très propre, orange pour un état de propreté satisfaisant et rouge pour une voirie catégorisée comme insuffisamment propre. 

Deux constats se dégagent

  • Lors de ces premiers tests et sur le volet “objectivation de la propreté”, l’Agence a pu mesurer des CCI allant, en moyenne, de 3,3 à 4,2 en fonction des périodes et des lieux. En matière de déchets dans l’espace public, les tas de feuilles, les papiers/emballages et les mégots de cigarettes sont les éléments les plus fréquemment signalés par l’outil.
  • La technologie testée est particulièrement pertinente pour aider l’Agence à réaffecter des ressources humaines et du charroi, au départ de zones suffisamment propres vers des zones qui le sont insuffisamment. ​

En effet, l’expérience a permis de comprendre comment CortexIA, grâce à sa perception automatisée de l’état de propreté, était en mesure de déterminer si les fréquences de nettoyage des voiries - jusqu’ici "standardisées" - sont insuffisantes, suffisantes ou trop importantes.

Lors de certains tests, il s’agissait de déterminer si l’indice de propreté, le CCI, des voiries examinées évoluait en fonction des fréquences de passage et de nettoyage. Pour cela, l’Agence a procédé à des comparaisons entre deux périodes distinctes, mais sur les mêmes voiries. Dans un premier temps, les voiries étaient nettoyées au maximum des fréquences prévues. Dans une deuxième période, les fréquences de nettoyage ont été volontairement revues à la baisse allant jusqu’à 60 % de passages en moins. ​

Fait intéressant, les résultats de ces tests, réalisés sur 4 tournées étalées sur 20 jours, indiquent que la diminution de fréquence a eu un impact non perceptible sur la propreté urbaine. En revanche, au niveau des ressources réallouées, ces premiers tests ont permis de dégager les moyens humains pour l’équivalent d’une trentaine de tournées de balayage supplémentaires. ​

Dans un contexte de lutte contre la malpropreté, l’outil est donc particulièrement indiqué pour privilégier une logique de résultats plutôt que de moyens en matière de nettoiement. 

Bien sûr, ces résultats sont issus de tests en milieu ouvert et influencés par de nombreuses variables, d’autres tests doivent confirmer ces constats. Par ailleurs, il est à noter que l’outil complète l’observation de terrain, mais ne la remplace pas.

En conclusion, Bruxelles-Propreté estime que, dans une optique de partage de l’information et de transparence, la solution représente une base solide pour construire une nouvelle approche de la gestion de la propreté en région bruxelloise.

Désormais, l’Agence s’apprête à lancer la deuxième phase d’évaluation en affinant les premières observations et en allant plus loin encore. L’objectif sera, par exemple, de mesurer sur le terrain l’impact des campagnes de communication ou des actions de verbalisation autour de certains points critiques. Il s’agira aussi de comprendre quels effets produisent le déplacement/la suppression de corbeilles publiques ou l’ajout de cendriers urbains.

C’est dans ce sens que l’Agence continuera donc à tester la solution en impliquant les communes qui souhaiteront s’associer au projet dans les tous prochains mois.

Ensemble, gardons nos rues plus propres !